Pigiste

Un pigiste est un journaliste rémunéré à la tâche. Un pigiste peut participer à un ou plusieurs médias. Ses droits sont définis par la loi Cressard.


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Page(s) en rapport avec ce sujet :

  • Le pigiste propose à différents médias des sujets d'articles à traiter pour lesquels il sera rémunéré. Il peut travailler pour un journal ou une agence de ... (source : cidj)
  • ... Le métier de Pigiste rédacteur : Découverte du métier de Pigiste dans l'univers de la presse écrite. Devenir pigiste ou journaliste... (source : leuromag)
  • La presse écrite C'est l'électron libre de la profession, le nomade du feuillet, le journaliste indépendant et'sans publication fixe', que ce soit par... (source : studyrama)

Un pigiste est un journaliste rémunéré à la tâche (par exemple au nombre de caractères ou de pages pour un rédacteur, à la durée dans l'audiovisuel, au nombre d'images pour un photographe... ). Un pigiste peut participer à un ou plusieurs médias. Ses droits sont définis par la loi Cressard.

En France, le pigiste est un salarié

En général, le journaliste freelance n'est pas un salarié et ne bénéficie par conséquent, à ce titre, d'aucun des droits ou avantages sociaux garantis aux salariés.

Au Canada, il est un «travailleur autonome» c'est-à-dire quelqu'un qui est payé à l'acte.

En France au contraire, le journaliste pigiste est présumé être un salarié[1] Il bénéficie par conséquent habituellement des droits correspondants définis par le code du travail et la convention collective des journalistes (congés payés, assurance chômage, retraite, formation professionnelle, treizième mois, droit à la clause de conscience et de cession... ). Ce rattachement à un statut de salarié est unique en son genre dans le monde, comme le montre l'enquête de la Fédération internationale des journalistes [2] réalisée en 2003.

Cette présomption de contrat de travail du journaliste pigiste est déterminée dans le droit français par l'article L7112-1 du Code du travail issu de la loi n° 74-630 du 4 juillet 1974, dite loi Cressard :

«Toute convention par laquelle une entreprise de presse s'assure, moyennant rémunération, le concours d'un journaliste professionnel est présumée être un contrat de travail. Cette présomption subsiste quels que soient le mode et le montant de la rémunération mais aussi la qualification donnée à la convention par les parties.»

Cependant, ces droits ne sont pas forcément respectés et la jurisprudence est quelquefois contradictoire.

C'est en particulier au moment de l'arrêt de la collaboration du pigiste avec le media que la question de la véritable nature juridique de son contrat se pose. [3].

Dans les faits, qu'ils soient titulaires de la carte de presse ou sans carte (ce qui est le cas de la majorité des pigistes), la situation des pigistes français peut être d'une extrême précarité, comme le montrent les nombreux témoignages de signataires de la pétition : «Pigistes en colère» [4]. Nombre d'entre eux alternent piges et petits boulots (correcteurs dans l'édition, etc. ), d'autres étant au RSA, qui remplace le RMI [5].

Le désavantage de ne pas être salarié

Au Québec et dans le reste du Canada, le problème est plus criant toujours, du fait que le journaliste freelance, parce qu'il n'est pas salarié au sens du Code du travail, ne bénéficie d'aucune des protections acquises au salarié : pas de congés fériés payés, pas d'assurances-accident ou assurances-maladie apportées par certains employeurs, et en particulier, pas d'accès à l'assurance-chômage quand un contrat prend fin. Ceux qui réussissent à obtenir des contrats de quelques semaines ou quelques mois (essentiellement en recherche télé) obtiennent du coup un salaire fixe pendant une durée déterminée, mais ceux qui ne vivent que de contrats à la pièce (la norme, en presse écrite) n'ont aucune protection légale.

D'autre part, en France, au Québec, dans le reste du Canada (ces deux derniers marchés sont particulièrement différents), aux États-Unis[6] et dans plusieurs autres pays, le problème est augmenté par le fait que les tarifs de base "à la pige" n'ont pas augmenté depuis un quart de siècle, quelquefois plus longtemps toujours. Il en résulte une baisse du niveau de vie, qui conduit au départ de plusieurs journalistes pigistes vers des secteurs d'emploi mieux rémunérés (les relations publiques, par exemple).

Un problème pour la qualité de l'information ?

La progression de la pige dans le secteur des médias soulève, qui plus est , des questions sur la qualité de l'information : un journaliste qui est payé à la pièce peut plus difficilement suivre des dossiers à long terme ; il risque de faire des sujets superficiels, parce que payants, plutôt à des enquêtes approfondies ; et il est davantage soumis à l'arbitraire des patrons, ce qui devient toujours plus épineux à mesure que la concentration de la presse progresse.

«Dans les pays où de nombreux journalistes sont employés dans le cadre de contrats à durée déterminée renouvelables indéfiniment, les réponses ne dissimulent pas que les journalistes sont soumis à des pressions pour que leurs articles soient moins acerbes, plus commerciaux et laissent entendre que les chances de renouvellement de leur contrat pourraient être en danger» lit-on dans une étude de la Fédération internationale des journalistes publiée en 2006[7].

Ceux qui voient dans le journaliste pigiste un simple entrepreneur identique aux autres le diminuent à un acteur économique qui n'a qu'à négocier pour perfectionner ses conditions de travail. Cette vision est spécifiquement présente chez les jeunes diplômés de l'université[8]. Mais cette vision fait fi de la réalité socio-économique (concentration de la presse, tarifs gelés, absence de protections sociales, etc. ) [9]. Elle a d'autre part pour effet pervers de contribuer au recul de la qualité de l'information[8] puisque, si quelques individus, en négociant serré, parviennent provisoirement à perfectionner leurs conditions de travail, ces améliorations ne sont pas portées par le reste de la profession[10].

Un nouveau droit à la formation en France

Un accord sur la formation des journalistes de presse écrite a été signé en janvier 2009 par la totalité des organisations patronales de presse écrite et les syndicats de journalistes SNJ, SNJ-CGT, USJ-CFDT, CGC, CFTC et SJ-FO. Cet accord a été étendu par arrêté en janvier 2010 et s'applique par conséquent à l'ensemble des journalistes rémunérés à la pige. L'accord prévoit la mutualisation chez Médiafor des financements assis sur la masse salariale des journalistes pigistes. Les journalistes pigistes de presse écrite peuvent s'adresser directement à Mediafor pour leur DIF (droit individuel à la formation), CIF (congé individuel de formation), périodes de professionnalisation, actions de bilan de compétences ou de VÆ. Leurs employeurs peuvent les intégrer dans le plan de formation de l'entreprise et demander, si elles le souhaitent, le remboursement des frais pédagogiques à Mediafor.

Notes et références

  1. Le journaliste, même pigiste régulier, est présumé être salarié, [avocats. fr], Blog.
  2. [1]
  3. Pigiste régulier, un salarié sous contrat à durée indéterminée, [avocats. fr], Blog.
  4. Lire en ligne «Pigistes en colère»
  5. Hubert Artus, Les galères des «intellos précaires», prolos du savoir, Rue 89, 14 avril 2009. Recension du livre d'Anne et Marine Rambach, Les Nouveaux intellos précaires, Stock, 2009
  6. National Writers Union, "Reports on Pay Rates for Freelance Journalists", juillet 2001
  7. Fédération internationale des journalistes, "Etude sur le travail précaire dans le secteur des médias", 2006
  8. Alain Accardo (dir), Journalistes précaires, journalistes au quotidien, Agone, Marseille, 2007. ISBN 978-2-7489-0064-4
  9. Jean-Sébastien Marsan, "Devenir son propre patron. Mythes et réalités du nouveau travail autonome", Montréal, Éditions Écosociété, 2001, 147 p.
  10. Pascal Lapointe et Christiane Dupont, Les nouveaux journalistes : le guide. Entre précarité et indépendance. , Québec, PUL, 2006.

Liens externes

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La version présentée ici à été extraite depuis cette source le 04/11/2010.
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