Carrière
Une carrière est un lieu d'où sont extraits des matériaux de construction : pierres, sable ou différents minéraux non métalliques ou carbonifères.
Définitions :
- Le droit d'exploiter une carrière à ciel ouvert appartient au propriétaire du terrain (à l'inverse du droit d'exploiter une mine). L'ouverture de la carrière est soumise à autorisation administrative.... (source : epf-npdc)
- Terrain immergé ou non contenant des agrégats consolidés qui sont ou ont été extraits et qui n'a pas été remis en état.... (source : ottawa)
- (nf) Lieu d'exploitation de roches à ciel ouvert, à opposer à la MINE ou l'exploitation est le plus fréquemment souterraine. Les produits d'exploitation d'une carrière sont utilisés pour la construction et les travaux publics (sable, gravier, pierre de taille, etc. ). (source : aftopo)
Une carrière est un lieu d'où sont extraits des matériaux de construction : pierres, sable ou différents minéraux non métalliques ou carbonifères (par opposition aux mines).
Le mot vient du latin quadrus, «carré».
Elles peuvent être à ciel ouvert ou souterraines.
Le terme carrière sert à désigner aussi une installation industrielle complète comprenant un lieu d'extraction du et les machines permettant de traiter la roche extraite (le matériau en "tout-venant"), des hangars, des ateliers où sont coupés et taillés les blocs de roches.
Les différentes carrières
On peut distinguer les carrières par l'usage de la roche qui en est tirée :
- Matière première industrielle : Calcaire pour les cimenteries, argile pour la terre cuite, etc ;
- Roche ornementale : marbre, pierre bleue, granit pour les pierres tombales, etc ;
- Granulat : Graviers et sables utilisés par le bâtiment et les travaux publics
Cette dernière catégorie est , en France, de loin principale en volume.
On peut aussi distinguer les carrières par leur mode d'extraction :
- Carrières de roche massive : extraction d'une couche géologique de roche plutôt homogène et compacte par abattage à l'explosif, plus rarement par rippage, ou alors sciage ;
- Gravière et sablière : Extraction de dépôts sédimentaires, alluvionnaires ou marins de sables ou de graviers.
- Il existe des carrières sous-marines (sable, gravier) et souterraines.
Les carrières : fonctionnement
De loin les plus nombreuses en France, les carrières de roche massive exploitent leur gisement de manière environ toujours semblable :
- Forage ou Foration : Percement de trous verticaux d'environ 10 cm de diamètre dans la roche selon un écartement (la "maille") bien déterminé.
- Minage : Les trous de foration sont remplis d'explosifs. L'explosion successive des trous fragmente grossièrement (<800 mm) la roche et l'abat.
- Reprise : Une pelle hydraulique ou un chargeur à pneu récupère la roche abattue et la charge dans un engin de transport.
- Roulage : Un engin, plus rarement un convoyeur à bande, achemine les matériaux grossiers jusqu'à l'installation de traitement.
- Scalpage : Optionnel, les matériaux avancent sur des rails écartés d'environ 200 mm. Les plus petits passent à travers. Les matériaux fins sont fréquemment impropres aux usages nobles des granulats, le scalpage les élimine.
- Concassage primaire : Les matériaux grossiers sont cassés par une action mécanique directe, par exemple la fermeture de deux mâchoires verticales ou la projection violente sur un écran métallique. On cherche le plus souvent à obtenir des matériaux allant de 0 à 250 mm.
- Criblage primaire : à l'issue du concassage primaire les matériaux sont envoyés par des convoyeurs à bande sur une série de grilles vibrantes. La taille des trous dans les grilles sert à trier les matériaux. Ceux suffisamment petits pour être commercialisés sont mis en stock, les autres partent vers le broyage secondaire.
- Mise en pré-stock : Optionnel, la mise en stock et la reprise des matériaux conçus pour un traitement ultérieur sert à donner une souplesse de fonctionnement à l'usine. La partie primaire peut ainsi fonctionner séparément du reste de l'installation.
- Broyage secondaire : les matériaux trop gros sont cassés par une action mécanique fréquemment indirecte utilisant l'attrition. Les broyeurs coniques verticaux giratoires sont courants. On cherche alors à diminuer la taille des plus gros à 50 mm.
- Criblage secondaire : Même principe que auparavant, mais les matériaux trop gros repassent dans le broyeur secondaire, les autres partent soit vers le broyage tertiaire, soit vers les stocks commercialisables.
- Broyage tertiaire : on cherche à obtenir des matériaux inférieurs à 14 mm de diamètre.
- Criblage tertiaire : Plusieurs cribles en séries finissent de séparer les granulats en "coupures" de plus en plus fines.
L'implantation d'une carrière obéit à plusieurs critères :
- géologiques bien entendu,
- commerciaux : la proximité des lieux de consommation est vitale, le transport comptant pour énormément dans le prix de vente.
- de sécurité
- réglementaires et environnementaux :'en France, par exemple, les carrières sont soumises à une autorisation préfectorale. Le préfet établit un schéma départemental qui décrit les zones où l'exploitation d'une carrière est possible. Énormément d'autres contraintes règlementaires se rajoutent le plus souvent ; on peut citer essentiellement, concernant la France :'
- les contraintes d'urbanisme : le Plan Local d'Urbanisme de la commune où on souhaite implanter la carrière, le SCOTT (mise en cohérence des PLU de plusieurs communes), ...
- les contraintes règlementaires visant la protection de la nature et de la flore : parcs nationaux, paysages classés, avec en Europe ; zones Natura 2000, Zone d'intérêt communautaire pour les oiseaux (ZICO), Zone de protection spéciale (ZPS), et en France ; Parc naturel régional (PNR), ZNIEFF, Arrêté préfectoral de protection de biotope (APB), Réserve naturelle régionale (RNR), etc.
La superposition sur une carte de la totalité de ces contraintes sert à se rendre compte des possibilité d'ouvertures d'une carrière. En pratique, les surfaces disponibles sont réduites, ce qui pose actuellement de sérieux problèmes d'accès à la ressource, tandis que la pierre est la seconde matière naturelle la plus consommée après l'eau (environ 20 kg par jour et par habitant, en France).
Impact sur l'environnement
L'impact des carrières sur leur environnement à long terme est différent suivant leur mode d'extraction :
- Les carrières souterraines sont actuellement fréquemment abandonnées. Elles représentent un grand danger d'effondrement car les infiltrations d'eaux les fragilisent. Elles peuvent provoquer de graves dégâts aux habitations construites au-dessus. Nombreuses dans l'est de la France, mais également en région parisienne, elles sont attentivement suivies par les services de la préfecture, l'INERIS (Institut National de l'Environnement industriel et des RISques) et le B. R. G. M. ;
- Les carrières à ciel ouvert en roche massive modifient de façon importante le paysage, en créant des falaises, en découpant des collines, en créant des trous profonds en plaine. Les hauteurs de front d'abattage n'étaient jusque là pas réglementés et des fronts de plus de 30 mètres étaient courants. Ces hauteurs importantes accentuaient l'aspect vertigineux de ces changements ;
- Il est complexe de mesurer l'impact à long terme des extractions dans les lits des rivières ou en mer, cela dépend de la résilience écologique du milieu et de la rapidité du retour des alluvions. Les extractions des gravières sur des gisements sédimentaires mènent fréquemment à la création de plans d'eau nouveaux en laissant la nappe phréatique sortir à l'air libre.
Les impacts des carrières à court terme sont :
- les vibrations des tirs de mine : Les tirs n'étant jamais "parfaits", ils subissent une déperdition d'énergie. La réglementation fixe des limites strictes aux vibrations maximales admises sur les structures autour des carrières. Le respect de la réglementation n'empêche pas les réclamations (dont certaines ne sont pas forcément exemptes de mauvaise foi et de calculs financiers) ;
- les vibrations du transport par camion : bien moins remarquées, car non spécifiques aux carrières, leur intensité est fréquemment bien supérieure à celles des tirs de mine ;
- le bruit : les appareils de broyage sont spécifiquement bruyants, tout comme le bruit de la roche tombant dans la benne d'un camion vide et le bruit des avertisseurs sonores de recul des engins. La réglementation encadre là aussi les niveaux de bruit maximaux acceptables en bordure d'exploitation en période diurne et nocturne;
- la poussière : la circulation des engins sur les pistes, mais aussi le concassage et le criblage soulèvent énormément de poussière. Dans les carrières dont la roche est riche en silice (Bretagne, Basse-Normandie, Massif central... ) cette poussière contient suffisamment de silice libre pour provoquer la naissance de silicose parmi le personnel, après un exposition continue et durable (de plusieurs années). En France les carriers doivent mesurer les retombées de poussière en bordure d'exploitation. Cependant, la méthode de mesure qui est le plus souvent mise en place (méthode dite des plaquettes") ne permet pas d'avoir une évaluation sanitaire des effets des poussières sur la population. En effet, cette méthode mesure le poids des poussières se déposant sur une plaquette. Cela ne permet pas de savoir quelle est la granulométrie des poussières émises. Or l'impact sanitaire des poussières est directement liée à ce paramètre.
Les carriers réfléchissent depuis plusieurs années à la réduction de ces impacts. L'intégration paysagère des sites en fin de vie est désormais prise en compte dès l'ouverture d'un site ou du renouvellement de son autorisation d'exploitation. Une caution financière est exigée par les préfectures pour garantir que les travaux de terrassement finaux seront bien réalisés même si l'exploitant fait faillite. Ces plans de remise en état peuvent être particulièrement poussés et ouvrir des perspectives nouvelles aux riverains ainsi qu'aux communes, comme celui des carrières de Fréhel qui propose la création d'un havre en eau profonde sur cette côte de grès rose.
Les sites "orphelins", dont les exploitants ont fait défaut au moment de la remise en état, sont progressivement traités par le syndicat professionnel l'UNICEM.
Les problèmes de bruit et de poussière font eux l'objet de traitements adaptés aux situations : bardage, confinement, aspiration, filtration, pulvérisation d'eau, klaxons de recul à amortissement rapide du signal, etc.
En France
Selon l'Union nationale des producteurs de granulats (UNPG), la France compterait en 2010 à peu près 2.700 carrières de granulats (produits meubles d'origine alluvionnaire ou fabriqués sur place en broyant la roche mère.
Une moyenne d'environ 1 million de tonnes, soit 20 kg par personne de sables et graviers sont ainsi produit chaque jour.
Après exploitation ou au fur et à mesure de celle-ci, les carriers doivent réaménager ou renaturer leurs sites pour des usages agricole, forestier, de réserve écologique, base de loisirs, éléments de la trame verte et bleue…
Les métiers de la carrière
- Carrier
- Conducteur d'engins, chauffeur
- Tailleur de pierre
Voir aussi
Liens externes
- Glossaire
- Dossiers sur les carrières souterraines et leur réutilisation, essentiellement dans le Val de Loire
- Mise en avant par la photographie de mines, carrière, catacombes
- Dossier exploitation carrière souterraine essentiellement en Ile de France et en Picardie
- Photos de carrières anciennes (mais aussi d'autres souterrains)
- Carrières du Hainaut [1]
Bibliographie
- Roulleau Jacky Girault Pascal Le Puy-Notre-Dame, de cave en cave
- Girault Pascal Doué-la-Souterraine, une cité oubliée
Recherche sur Google Images : |
"CARRIERE DE MALESPINE" L'image ci-contre est extraite du site durance-granulats.fr Il est possible que cette image soit réduite par rapport à l'originale. Elle est peut-être protégée par des droits d'auteur. Voir l'image en taille réelle (590 × 364 - 32 ko - jpg)Refaire la recherche sur Google Images |
Recherche sur Amazone (livres) : |
Voir la liste des contributeurs.
La version présentée ici à été extraite depuis cette source le 04/11/2010.
Ce texte est disponible sous les termes de la licence de documentation libre GNU (GFDL).
La liste des définitions proposées en tête de page est une sélection parmi les résultats obtenus à l'aide de la commande "define:" de Google.
Cette page fait partie du projet Wikibis.